RC 023 14

Publié le par Keskila10

Jean-Marie a certainement plus de 70 ans. Il avait tellement de choses à raconter que je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui demander son âge. J'ai préféré me laisser guider par ses histoires.

RC 023 14, c'est son immatriculation de l'assistance publique. Il dit que sa famille biologique était une famille de militaire. Son nom de famille est un prénom, Jacques. Je ne lui demande pas comment il a eu des informations sur sa famille biologique. Je crois qu'il mélange.

Sa famille adoptive était une famille de militaires. Il me dit avoir grandi dans cette région du monde qu'on appelait encore "Indochine" à l'époque. A la maison, c'est une servante Thaïlandaise qui s'occupait de lui. Il affirme parler encore bien le Thaï. J'essaie de l'amener à me dire quelques mots dans cette langue mais j'échoue. A son retour en France, il parlait un français tellement cabossé que ses camarades de classe se moquaient de lui en l'appelant "chinetoque". Un jour, n'en pouvant plus des moqueries, il tire une balle dans les jambes d'un des élèves.

Je me rends compte que si je veux raconter son histoire il faudra que je retourne lui parler. Je lui ai proposé de développer quelques photos que j'ai prises de lui. Je retournerai le voir bientôt.


 

Jean-Marie is probably over 70. He had so many things to tell that I didn't think about asking how old he was. I chose to let him tell me all his stories.

As he was abandoned, the administration gave him the reference : RC 023 14. He says that his whole biological family was in the army. His last name is also a first name : Jacques (i.e. : James in English). I didn't ask him how he got information about his biological family. I think he's mixing up.

His foster parents were in the army. He claims to have grown up in former Indochina. A Thai woman took care of the house and raised him. He says he can still speak good Thai. I try to have him speak Thai, but I remain unsuccessful.

When he got back to France, he spoke such broken French that the other pupils at school made fun of him, calling him a "chinaboy". One day, fed up with all the insults, he shot one of the pupils in the leg.

I realize that if I want to tell his story, I'll have to go back and talk again with him. I offered to develop, and give him, a few of the photos that I took. I'll go back to see him soon.

Publié dans Social

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :